Bienvenue sur le blog d'une book-addict !

Version 1.5

Pas d'idée de lecture ?

Laissez-vous tenter par l'une de mes dernières lectures dont j'ai laissé le billet derrière moi !

Envie de nouveau ?

Laissez-vous entraîner dans le flot d'écriture des ateliers avec la communauté de bloggueurs !

Bonne lecture(s) ;)

dimanche 2 octobre 2011

Les Agents Littéraires - I

Amis blogueurs, bonjour !

Et oui, je suis bel et bien vivante !!

Je reviens aujourd'hui avec un post en étroite collaboration avec le site des Agents Littéraires ... mais si, je vous en ai déjà parlé ...


Le lien c'est par pour les curieux(ses) ... d'ailleurs, les amateurs seront sûrement les bienvenus dans le club : 1 livre offert = 3 semaines pour le lire et le critiquer. C'est vraiment sympa comme concept, valeur ajoutée = l'occasion de découvrir de nouvelles maisons d'édition, de nouveaux auteurs ... et en prime on les aide à se faire connaître ! Et pis vous gagnez un livre dans l'histoire ;)

Bref, voilà mon chef-d'œuvre :

> Le livre : Les grotesques de la musique par Hector BERLIOZ, éditions SYMÉTRIE, préface de Gérard CONDÉ, publié en collaboration avec le Palazetto Bru Zane – centre de musique romantique française, publié avec le soutien du musée Hector Berlioz et le Festival Berlioz, 252 pages avec annexes (texte seul, 201 pages), 9.80 €.

> Le pitch : L’art musical est sans contredit celui de tous les arts qui fait naître les passions les plus étranges, les ambitions les plus saugrenues, je dirai même les monomanies les plus caractérisées. Je m’abstiendrai de parler à ce sujet des hommes de lettres, qui m’écrivent, soit en vers, soit en prose, sur des questions de théorie musicale dont ils n’ont pas la connaissance la plus élémentaire, en employant des mots dont ils ne comprennent pas le sens ; qui se passionnent de sang-froid pour d’anciens maîtres dont ils n’ont jamais entendu une note ; qui admirent en bloc et avec la même effusion de cœur, deux morceaux signés du même nom, dont l’un est beau en effet, quand l’autre est absurde ; qui disent et écrivent enfin ces étonnantes bouffonneries que pas un musicien ne peut entendre citer sans rire. Il est bien évident que les gens qui s’attribuent le droit de divaguer à propos de musique sans la savoir, et qui se garderaient pourtant d’émettre leur opinion sur l’architecture, sur la statuaire, ou tout autre art à eux étranger, sont dans le cas de monomanie. [Hector Berlioz]

> Curieux titre mais tellement approprié que celui de « grotesques de la musique » que Berlioz attribue à ces imposteurs croyant connaître suffisamment la musique pour la critiquer.
Pour la petite histoire, les choristes de l’opéra de Paris, fort ennuyés de voir leur maître décerner un livre (Les soirées de l’orchestre) à des choristes allemands, ont réclamé dans une lettre à Berlioz « un volume de contes véritables, d’histoires fabuleuses, de farces même ». Les Grotesque de la musique en sont le résultat. C’est une compilation de textes plus ou moins longs que nous offre le compositeur, qui se révèle au fil du texte un fin critique doté d’une plume aiguisée, et qui sont le plus souvent à caractère caricatural. On peut d’ailleurs retrouver une bonne partie de ses textes dans La Gazette Musicale de Paris, lorsqu’il y avait une place de critique.
C’est donc avec délice que j’ai tourné les pages pour découvrir les impressions de Berlioz sur la société qui l’entourait, le malaise qui le tenaillait face à des stéréotypes immuables (notamment l’image de musicien romantique qui lui a été décernée) et l’agacement constant qu’il éprouvait pour les monomanes. Les histoires se succèdent sans rapport réel, mais avec en fond de toile toujours ce thème très critique de la société, pointé d’une touche railleuse, parfois austère envers ses contemporains, qui se laisse apprécier et apporte de la fraîcheur dans un texte écrit au 19ème siècle mais qui finalement traverse les siècles sans pour autant tomber en désuétude.
J’ai pris du plaisir à lire, et même relire, certains passages (car il faut bien l’avouer, la compréhension du texte est quelques fois abrupte), et quoi qu’en disent les préjugés, il n’est pas nécessaire d’être musicien à ses heures pour se délecter de ce livre.
A noter également un travail délicat des éditions Symétrie, qui ont pris soin de noter les références aux œuvres et personnes cités par Berlioz (qui se protège tout de même en détournant quelques noms), et de traduire certains passages. Petit bémol, concernant les annotations qui seraient davantage appréciées en bas de page pour mieux saisir le sens du texte, mais cela reste une belle édition pour un prix abordable, avec en prime une préface très intéressante (à lire avant et non après comme parfois, sinon elle perd de sa valeur sur le texte !).
Bonne lecture donc, à ceux qui se lanceront dans cette lecture divertissante et agréable !

> Et s’il fallait mettre une note, ce serait : 4/5