Consigne de la semaine :
vous ouvrez votre courrier à la va-vite, et soudain, vous vous apercevez que l’une des lettres ne vous était pas destinée. Mais c’est trop tard, car vous l’avez déjà lue, et pour le meilleur ou pour le pire, cette lettre va changer votre vie.
Bonne lecture ;)
J’ai ouvert cette lettre parce qu’il n’y avait ni nom ni
adresse. Elle était simplement là, dans ma boîte aux lettres, alors elle était
forcément pour moi …
Madame R.
Voilà je ne sais pas
si vous vous souvenez de moi. Je travaillais pour Senior Days. Je venais chez vous pour faire le ménage,
vos courses, vos papiers. Aujourd’hui, je ne travaille plus. En fait j’ai eu
quelques soucis … Je me droguais beaucoup, je buvais, j’oubliais même de manger
et parfois de me laver … De vivre. Je n’étais pas quelqu’un de bien Madame.
Forcément, au travail, le patron ne voulait plus de moi, et puis il faut dire
que j’étais pas correct avec les clients. C’est pas que j’étais méchant ou
négligeant parce que si vous vous souvenez de moi, on rigolait bien quand même.
Mais c’est que je faisais des choses pas claires. Vous voyez, quand vous me
donniez de l’argent pour les courses ou les factures … Bin comme vous étiez pas
là et que vous vérifiiez pas trop, je prenais un peu pour moi quoi. Je savais
que c’était pas bien mais il fallait bien que je paie ma came. Et des fois je
volais aussi des objets de valeur, des bijoux … C’est que les petits vieux, ils
font plus trop attention à certaines choses alors j’me disais que ça leur
manquerait pas trop. Ce que vous saviez pas pouvait pas vous faire de mal, et
je volais pas tout, j’en laissais un peu. Mais aujourd’hui j’aime pas ce mec
que j’étais. Vous savez, maintenant je vais dans un groupe de soutien, je
touche plus à la drogue et à tout le reste. J’essaie vraiment d’être un type
bien. Mais pour aller mieux, il y a une étape très importante dans la thérapie,
il faut demander pardon aux personnes à qui on a fait du mal. J’veux pas vivre
avec ça et je voudrais pas qu’on me fasse pareil. Alors pardon. J’ai bien
essayé de contacter les autres petits vieux mais ils sont tous partis, vous
êtes la dernière. Mais je vous ai pas tout dit. J’avais un rêve, un très beau
rêve. Je voulais acheter un voilier et partir loin, loin de toute ma vie
pourrie. Sauf que je l’ai jamais acheté. Aujourd’hui je veux plus fuir ma vie.
Alors tout cet argent que j’ai volé il en reste encore un peu que je gardais
pour mon rêve. Cet argent, c’est le vôtre, le leur, c’est plus le mien. C’est
l’argent du pardon que je vous le rends aujourd’hui. J’espère que vous me
pardonnerez, je regrette vraiment.
C.
Dans l’enveloppe, il y a 15 billets de 500€.
Et ce n’était pas la bonne boîte aux lettres …