Bienvenue sur le blog d'une book-addict !

Version 1.5

Pas d'idée de lecture ?

Laissez-vous tenter par l'une de mes dernières lectures dont j'ai laissé le billet derrière moi !

Envie de nouveau ?

Laissez-vous entraîner dans le flot d'écriture des ateliers avec la communauté de bloggueurs !

Bonne lecture(s) ;)

samedi 24 décembre 2011

Joyeuses fêtes !

Joyeuses fêtes à toute la blogo ;)

Ne soyez pas raisonnable et profitez à fond !!!
A la semaine prochaine pour l'inventaire des jouets par milliers ;)



jeudi 22 décembre 2011

La Citation du Jeudi


Voici un extrait de Nous les noyés de Carsten JENSEN. C'est la guerre entre Allemands et Suédois au 19ème siècle.

Sur la grève, on aurait dit un moment que tout le monde était mort. Ce n'était partout que des corps gisants. Pas un seul homme n'était resté debout. Beaucoup étaient à plat ventre, le visage dans le sable, les bras tendus en avant  comme pour implorer le feu là-bas sur l'eau. Ici et là, un bout d'épave continuait à brûler sur le sable. C'est alors que certains des corps allongés se relevèrent en observant avec inquiétude le navire en flammes. Des cris retentirent au loin sur l'eau. Plusieurs des bateaux venus à la rescousse de l'équipage avaient été touchés et étaient en train de brûler. L'enseigne de vaisseau Stjernholm était monté à bord d'un canot avec la trésorerie du navire et quatre de ses hommes mais l'arrière de l'embarcation fut touchée lorsque le Christian VIII explosa. La caisse fut perdue mais l'officier parvint à gagner la rive. Quand il atteignit le rivage, trempé de la tête aux pieds, il n'y avait plus qu'un homme du canot avec lui. Les autres s'étaient noyés.

mardi 20 décembre 2011

Top Ten Tuesday

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a été initialement créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.




Les 10 livres que vous aimeriez recevoir à Noël


1. Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, Thomas VINAU






2. Des adhésifs dans le monde moderne, Marine LEWYCKA






3. L'auberge de la Jamaïque, Daphné Du Maurier






4. Homo Erectus, Tonino BENACQUISTA






5. La ballade de l'impossible, Haruki MURAKAMI






6. Le sacrifice de l'épouvanteur, Joseph DELANEY


7. Le cauchemar de l'épouvanteur, Joseph DELANEY


 




8. Le caveau de famille, Katharina MAZETTI






9. La petite fadette, Georges SAND

10. La mare au Diable, Georges SAND



samedi 17 décembre 2011

Les Agents Littéraires - II

Bonjour les amis !


Voici ma dernière contribution aux AL ;)



> Le livre : Un exécrable bonheur par Barbara KRAJEWSKA, société des écrivains, 169 pages, 17.00 €.

> Le pitch : À Paris, place Saint-Sulpice, une jeune femme fait la rencontre d’un homme lors d’une conférence littéraire. Frappée par la noblesse de son nez immense, elle est étrangement attirée par cet homme mûr, qui semble si singulier… Ils vivent une relation aussi passionnée que houleuse, la jeune femme passant d’un instant à l’autre de la déception à l’amour fou. Ils n’ont qu’une semaine pour se découvrir et pour s’aimer, car après sept jours, la jeune femme doit partir pour un long voyage à l’étranger. Face à l’éloignement, leur histoire prend alors une forme épistolaire, mais leur relation n’en devient que plus tourmentée et ardente. Ils se reverront à Paris, quatre mois plus tard, mais la balance des sentiments ne sera plus la même…

> Exécrable bonheur ? Non. Exécrable mission que de devoir écrire un billet à propos de cet ouvrage. Il ne m’aura fallu que deux jours pour lire Barbara Krajewska, mais il m’aura fallu deux mois pour parvenir à poser des mots sur mon ressenti. Je l’ai lu, relu, et encore lu, en espérant trouver les mots justes et s’il y a bien une chose dont je me sois rendue à l’évidence, c’est que ce roman est loin de me laisser indifférente. Est-ce le langage cru de la romancière ? Est-ce l’histoire qui bouffe le lecteur autant que l’héroïne ? Finalement, les deux dérangent. Rencontrer un homme par hasard et avoir une aventure intense, cela nous arrive presque à toutes. Mais cela laisse toujours des traces. Et c’est là que le livre rempli sa fonction à merveille : il est poignant, débordant de vérité, simple mais puissant, presque déplacé. Et l’auteure ne se cache derrière aucun effet de style pour raconter.
Alors qu’en est-il me demanderez-vous ? C’est là que j’ai du mal à me prononcer car bien que l’histoire soit populaire, la plume acerbe qu’utilise Krajewska me déplaît un peu trop. J’ai également peu apprécié la dé-personnification des personnages : aucun prénom ne leur ai attribué ; un manque sensible qui accentue la froideur du texte.
Mais dire que le roman ne m’         a pas plus serait faux car malgré tout, l’histoire interpelle et laisse à réfléchir. Les sept premiers jours du récit sont une belle balade. Une rencontre inopinée qui apporte son lot de distraction et d’étonnement. On se laisse bercer et on attend lelendemain avec impatience. L’héroïne cache son jeu et on se tarde de découvrir comment va se profiler l’histoire d’amour entre les tourtereaux. Mais vient la séparation et l’aventure se poursuit par e-mail. Les sentiments semblent ne plus passer par le flux électronique des messages. Tout devient froid, silencieux, lointain, inaccessible. Et là le roman perd de sa valeur.
Si je le déconseille ? Seulement aux personnes qui aiment rêver et se laisser transporter par les livres. Pour les autres, je leur laisse le soin de se faire un avis personnel.

> Et s’il fallait mettre une note, ce serait : 3/5


dimanche 2 octobre 2011

Les Agents Littéraires - I

Amis blogueurs, bonjour !

Et oui, je suis bel et bien vivante !!

Je reviens aujourd'hui avec un post en étroite collaboration avec le site des Agents Littéraires ... mais si, je vous en ai déjà parlé ...


Le lien c'est par pour les curieux(ses) ... d'ailleurs, les amateurs seront sûrement les bienvenus dans le club : 1 livre offert = 3 semaines pour le lire et le critiquer. C'est vraiment sympa comme concept, valeur ajoutée = l'occasion de découvrir de nouvelles maisons d'édition, de nouveaux auteurs ... et en prime on les aide à se faire connaître ! Et pis vous gagnez un livre dans l'histoire ;)

Bref, voilà mon chef-d'œuvre :

> Le livre : Les grotesques de la musique par Hector BERLIOZ, éditions SYMÉTRIE, préface de Gérard CONDÉ, publié en collaboration avec le Palazetto Bru Zane – centre de musique romantique française, publié avec le soutien du musée Hector Berlioz et le Festival Berlioz, 252 pages avec annexes (texte seul, 201 pages), 9.80 €.

> Le pitch : L’art musical est sans contredit celui de tous les arts qui fait naître les passions les plus étranges, les ambitions les plus saugrenues, je dirai même les monomanies les plus caractérisées. Je m’abstiendrai de parler à ce sujet des hommes de lettres, qui m’écrivent, soit en vers, soit en prose, sur des questions de théorie musicale dont ils n’ont pas la connaissance la plus élémentaire, en employant des mots dont ils ne comprennent pas le sens ; qui se passionnent de sang-froid pour d’anciens maîtres dont ils n’ont jamais entendu une note ; qui admirent en bloc et avec la même effusion de cœur, deux morceaux signés du même nom, dont l’un est beau en effet, quand l’autre est absurde ; qui disent et écrivent enfin ces étonnantes bouffonneries que pas un musicien ne peut entendre citer sans rire. Il est bien évident que les gens qui s’attribuent le droit de divaguer à propos de musique sans la savoir, et qui se garderaient pourtant d’émettre leur opinion sur l’architecture, sur la statuaire, ou tout autre art à eux étranger, sont dans le cas de monomanie. [Hector Berlioz]

> Curieux titre mais tellement approprié que celui de « grotesques de la musique » que Berlioz attribue à ces imposteurs croyant connaître suffisamment la musique pour la critiquer.
Pour la petite histoire, les choristes de l’opéra de Paris, fort ennuyés de voir leur maître décerner un livre (Les soirées de l’orchestre) à des choristes allemands, ont réclamé dans une lettre à Berlioz « un volume de contes véritables, d’histoires fabuleuses, de farces même ». Les Grotesque de la musique en sont le résultat. C’est une compilation de textes plus ou moins longs que nous offre le compositeur, qui se révèle au fil du texte un fin critique doté d’une plume aiguisée, et qui sont le plus souvent à caractère caricatural. On peut d’ailleurs retrouver une bonne partie de ses textes dans La Gazette Musicale de Paris, lorsqu’il y avait une place de critique.
C’est donc avec délice que j’ai tourné les pages pour découvrir les impressions de Berlioz sur la société qui l’entourait, le malaise qui le tenaillait face à des stéréotypes immuables (notamment l’image de musicien romantique qui lui a été décernée) et l’agacement constant qu’il éprouvait pour les monomanes. Les histoires se succèdent sans rapport réel, mais avec en fond de toile toujours ce thème très critique de la société, pointé d’une touche railleuse, parfois austère envers ses contemporains, qui se laisse apprécier et apporte de la fraîcheur dans un texte écrit au 19ème siècle mais qui finalement traverse les siècles sans pour autant tomber en désuétude.
J’ai pris du plaisir à lire, et même relire, certains passages (car il faut bien l’avouer, la compréhension du texte est quelques fois abrupte), et quoi qu’en disent les préjugés, il n’est pas nécessaire d’être musicien à ses heures pour se délecter de ce livre.
A noter également un travail délicat des éditions Symétrie, qui ont pris soin de noter les références aux œuvres et personnes cités par Berlioz (qui se protège tout de même en détournant quelques noms), et de traduire certains passages. Petit bémol, concernant les annotations qui seraient davantage appréciées en bas de page pour mieux saisir le sens du texte, mais cela reste une belle édition pour un prix abordable, avec en prime une préface très intéressante (à lire avant et non après comme parfois, sinon elle perd de sa valeur sur le texte !).
Bonne lecture donc, à ceux qui se lanceront dans cette lecture divertissante et agréable !

> Et s’il fallait mettre une note, ce serait : 4/5



vendredi 16 septembre 2011

Des mots, une histoire - IV

Reprise pour moi de l'atelier d'Olivia :
Suzanne coupait tranquillement un oignon dans sa cuisine. Elle mitonnait un petit plat italien pour le dîner. Vendredi soir était généralement un moment qu’elle affectionnait car ses enfants étaient en week-end et son mari n’avait aucune activité prévue. La coutume était donc de se retrouver tous autour d’un bon repas et de passer un moment en famille. Suzanne sentit une larme s’écraser sur sa joue. Elle avait renoncé à porter ses lunettes de piscine depuis qu’elle avait ouvert la porte dans son accoutrement à un agent EDF venu relever le compteur. Elle effaça ce souvenir aussi rapidement qu’il lui était venu et chantonna un petit air enjoué tout en ajoutant de la crème à sa sauce. Elle entendit Gérard passer la porte d’entrée.
-          Bonsoir mon chéri. Bonne journée ?
-          Oh ne m’en parle pas, je suis heureux de rentrer ! On a eu un cas d’escherichia coli avec des concombres allemands … ça a été terrible ! Je crois qu’ils en ont parlé au journal, la télé s’est déplacée jusqu’au labo pour une interview. Et il a fallu que Bertrand nous fasse encore une boulette : il a parlé d’une salmonelle. En plus de gérer l’urgence sanitaire, on a dû gérer l’urgence médiatique.
-          C’est quand même étrange qu’il n’ait pas été viré après toutes ces années. Un jour il va déclencher une catastrophe !
-          Il a des tickets avec le PDG, c’est pour ça. Dis-moi, ça sent drôlement bon ! On mange quoi ce soir ?
-          Surprise ! Tiens regarde, la maîtresse de Thomas nous a mis un mot dans le cahier de liaison.
-          C’est quoi cette histoire ?
-          Apparemment, pendant l’atelier peinture, il a entièrement peint la petite Émilie … J’ai pas bien compris, il dit qu’il voulait la déguiser en panthère ou je ne sais quoi …
-          Encore ses panthères ?! Mais qu’est-ce qu’il a ce môme avec les panthères ? Il fait un blocage psychologique ou quoi ?? Je te préviens, tu n’as pas intérêt à l’encourager, sinon je me barre !
-          Justement on devrait peut-être l’emmener voir un psy ?
-          C’est quoi le rapport avec moi ?
-          C’est Christiane, j’ai appris qu’elle a entreprit une thérapie conjugale avec son mari pour éviter le divorce.
-          Chérie, on s’éloigne du sujet.
-          Écoute, tu devrais d’abord parler à Tom. Moi, il ne veut rien me dire.
-          Bon …
-          Mais pas à table, hein ! On se la fait zen ce soir !
-          Ok ! Dis-donc, t’as déjà mis le chauffage en route ?
-          Bin oui, il fait un froid de canard dehors ! Et puis là, c’est parti pour continuer !
-          Super, on va payer le chauffage un mois de plus cette année ! A ce rythme-là, ça va être comme ça chaque année et on va payer une fortune ! Ça me fait penser qu’il y a la réunion des copropriétaires jeudi soir.
-          Tu comptes y aller ?
-          Un peu, j’ai deux mots à dire pour le local poubelle et sur l’entretien des communs !
-          Gérard, tu as golf le jeudi soir.
-          J’irai pas, tant pis.
-          Tu m’as pas dit que Francis t’accompagnais ?
-          Non c’est la semaine suivante.
-          Tiens au fait, l’entrepreneur de la salle de bain est passé et il a laissé un nuancier pour la peinture.
-          Mmh.
-          J’aime bien le « rouge incandescent », t’en penses quoi ?
-          Dans une salle de bain ? Personne ne mettrait cette couleur !
-          Oui, bin on n’est pas obligé de faire comme tout le monde. Regarde Karl Lagerfeld, comment il en arrivé là où il en est à ton avis ?
-          Chérie, Lagerfeld est un couturier …
-          Et alors ? C’est pour dire qu’on n’est pas obligé de faire comme tout le monde !
-          Je t’en prie Susie, pas de rouge dans ma salle de bain.
-          Ok, ok.
-          Bon je vais me changer. Je t’aime ma chérie.
-          Pareil mon lapin.

-          Hello momie !
-          Arrête de m’appeler comme ça Laura ! Tu vas bien chérie ?
-          Why not ? On dit bien mommy in english ! Am I right ?
-          Yes yes.
-          No momie, you’ve to answer “yes, you are”. Short answer please !
-          Laïk iou vouante.
-          Oh my God, your English is so bad !
-          Tu comptes me dire autre chose ma Lolo ?
-          Please, ne m’appelle pas comme ça ! C’est so out ! Bon puisque tu mets le sujet sur la table, j’ai effectivement something very important à te dire. Je pars avec Jerem à Londres. On va se marier et on va vivre ensemble.
-          Tu me passes le sel ma chérie ?
-          Je plaisante pas maman !
-          Moi non plus ma chérie, je suis sérieuse : j’ai besoin du sel si tu veux que le repas soit mangeable !
-          Maman j’essaie de te parler sérieusement ! Et puis le sel on s’en fout, c’est juste pour bon pour la cellulite !
-          Mais oui ma puce. Ah au fait, Monsieur Urgon a appelé cet après-midi. Il se plaint de tes notes.
-          Mais maman, oublie l’école, je te parle de mon avenir.
-          Ça tombe bien, moi aussi. Et puisque je vois qu’on s’en soucie autant l’une que l’autre, je t’informe que j’ai résilié ton abonnement de portable.
-          Quoi ? Non mais c’est carrément un viol contre mes libertés là ! J’hallucine ! Pff de toute façon, je vais me tirer ! J’en ai marre !
-          Ne sois pas vulgaire sinon c’est privée de sortie, tu connais la règle !
-          Tu comprends rien !
-          On mange bientôt, va te laver les mains et démaquille toi s’il te plaît, je n’aime pas trop les Picasso !

-          Maman ?!
-          Oui Emma ?
-          Regarde, je virevolte !!
-          Tiens, tu as appris ce mot aujourd’hui ?
-          Oui c’est la prof de danse, et elle m’a aussi appris « pâmoison » ! C’est parce qu’Annie, elle est tombée dans les pommes ! Et tu sais ce que Sophie a dit ?
-          Non, dis-moi.
-          Elle a dit que je danse comme un éléphant en tutu !
-          Ah. Et alors, qu’est-ce que tu as fait ?
-          Bin j’ai fait comme papa m’a dit, j’ai aspiré
-          … inspiré, ma puce …
-          … inspiré, j’ai fait crisser mes dents, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai mis une énorme gifle. Et je l’ai mordue.
-          - Quoi ?? Mais Emma, on ne fait pas ça. On ne fait jamais ça !!
-          Mais c’est papa …
-          Ton père fait de la danse peut-être ?
-          Non, parce que lui c’est comme un éléphant en tutu !!
-          File, court te laver les mains, on en reparle après jeune fille. Je te préviens, tu seras punie.
-          Pfff.

-          Gérard !!
-          Enfin Susie, hurle pas comme ça sinon le voisin va encore râler toute la soirée et jte dis pas le calvaire
-          Là c’est moi ton calvaire ! C’est quoi cette histoire avec Emma ? Tu lui dis de frapper ses camarades maintenant ?
-          Mais enfin chérie, tu sais bien qu’Emma nous raconte surtout ce qui l’arrange …
-          Mmmh.
-          Aller détend-toi, tu as dit zen ce soir.
-          Je vais quand même devoir appeler la mère de Sophie pour nous excuser.
-          Oui enfin, Sophie est loin d’être un ange. A mon avis, elle n’a pas volé sa rouste. On s’en occupera demain, et on parlera à Emma aussi.
-          Laura veut partir à Londres.
-          Je sais.
-          Et ?
-          Et tu crois vraiment qu’elle va abandonner son confort personnel ? Et puis avec Jérémy c’est un coup oui et un coup non alors … Mais il va falloir que j’ai une discussion très sérieuse avec elle.
-          Enfin vas-y avec parcimonie quand même.
-          C’est pas moi qui lui ai sucré le téléphone je te rappelle.
-          C’était nécessaire, c’est différent.
-          Non ça ne l’est pas, là aussi c’est nécessaire.
-          T’as raison. Faut qu’on fasse quelque chose.
-          On mange, j’ai faim !
-          C’est parti. Thomas, les filles, à table !!!

dimanche 11 septembre 2011

Une photo, quelques mots - III

Bonjourno !

Voici la toute dernière photo de Leiloona :


C’était un vendredi, le dernier jour avant les vacances scolaires de Noël. Pour l’occasion, les maîtresses avaient mis sur pieds un spectacle de théâtre. Chloé était fière d’avoir décroché le premier rôle. Elle avait travaillé dur, appris ses textes par cœur, comme les poésies qu’elle doit réciter devant la classe. C’était un jour très important pour Chloé. Elle en avait parlé des heures au téléphone avec son père et lui avait fait promettre de venir la voir.
Et puis le jour tant attendu est arrivé. Chloé est assise sur une chaise dans l’assistance. Elle surveille le signe de la maîtresse pour rejoindre la scène. Ce n’est pas encore son tour, elle regarde d’abord le spectacle des petits. Elle vérifie sa tenue et lance un regard à sa mère assise à côté d’elle. Elle est étrangement différente, elle semble tendue, ailleurs et triste. Chloé demande :
« Maman, j’ai fait une bêtise ? »
« Non ma chérie … c’est juste que j’ai un peu mal à la tête. »
Chloé lui fait un câlin pour la consoler et se remet à inspecter sa tenue. Elle n’attend plus qu’une chose : que son papa arrive. Elle ne cesse de se retourner et scrute le fond de la salle pour vérifier que personne ne s’est glissé dans l’assemblée. Elle se retourne vers la scène pour s’assurer que la maîtresse ne lui a pas déjà fait signe. Elle se retourne à nouveau vers la porte et espère qu’elle s’ouvre.
Le temps passe et les petits terminent leur spectacle. Chloé voit la maîtresse lui faire signe. Ca va être son tour. Elle lance un dernier regard vers la porte mais son père n’est pas là. Sa mère essaie de la prendre dans ses bras mais Chloé dit :
« Il va venir, j’en suis sûre ! Il me l’a promis ! »
Chloé monte sur scène, elle fait de son mieux pour que son papa ne voit qu’elle et soit fier. Elle essaie de regarder dans la salle mais elle ne peut pas à cause des projecteurs. Quand la pièce se termine, elle se rue vers sa mère. Elle est sûre qu’il sera là pour l’embrasser et la féliciter. Mais la chaise est vide. Elle a toujours été vide et Chloé comprend qu’elle restera toujours vide.
Elle ne pleure pas, elle est en colère et ne comprend pas. Elle ne comprend pas pourquoi son papa ne l’a jamais vue, ne l’a jamais embrassée. Elle ne comprend pas pourquoi il n’appelle jamais au téléphone. Elle ne comprend pas pourquoi elle n’a pas de papa.