C'est pour la lecture commune du Blogoclub que j'ai choisi L'herbe des nuits. En l'honneur du Prix Nobel qu'il a reçu, nous avions une lecture libre de Modiano ...
C'est une première. Je n'avais jamais lu Modiano car la quête du temps perdu n'est pas une chose que j'affectionne. Ce livre me le confirme ...
Jean, écrivain, parcourt les rues de Paris avec un petit carnet noir rempli de notes et se remémore ce temps où il aimait Dannie, jeune femme mystérieuse aux relations douteuses et cachant quelques secrets ... Secret qui vaudra à Jean quelques ennuis avec la police qui mène l'enquête. Aujourd'hui ses souvenirs se mêlent pour faire disparaître les doutes et les zones d'ombres ...
Bien sûr j'ai aimé les ballades poétiques à travers Paris, la rêverie et la nostalgie qui s'installent à chaque page, ces personnages des années 60 qui semblent se mouvoir en noir et blanc et cette enquête policière chargée de mystères que font ressurgir les souvenirs ... Mais ce mystère qui se languit à chaque page, ces personnages qui se mélangent, ce passé qui résonne sans fin m'ont donné le tournis et m'ont fait suffoquer. Je n'ai pas été à l'aise, presque exaspérée même de rester sans cesse sur ma faim, et je suis arrivée au bout essoufflée, noyée entre le vrai et le faux, perdue dans cette non-linéarité du temps. C'est propre à Modiano, c'est ce que l'on m'a dit. Mais à côté de ça j'ai été charmée par ce décalage justement, par ce côté poétique, presque mélancolique qui devient vite envoûtant sitôt que l'on a compris la logique du texte et des personnages. Il m'aura fallu plusieurs reprises avant de m'engager réellement dans le texte et une fois que cela fut fait, je l'ai dévoré d'une traite ! J'ai autant aimé que détesté. Je conseille simplement de le lire. Mais je garderai cet unique souvenir de Modiano, pour l'instant. Peut-être me laisserai-je retenter quand ce sera à mon tour de parcourir le passé et les souvenirs ...
Tu n'es pas la seule à avoir autant aimé que détesté. C'est curieux comme impression, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'auteurs à donner ce genre de ressenti.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est la première fois que j'ai ce double sentiment de partage à la fin d'un livre ... J'ai l'impression de rester en suspens et de ne pas avoir terminé l'histoire ...
SupprimerJ'en ai lu une dizaine et je viens de constater que là j'arrivais à saturation.
RépondreSupprimerIl faut au moins que tu lises "Dora Bruder", après chaque livre ressasse le Paris des années 50-60 etc...
C'est dommage quand un auteur s'enferme dans un seul univers malgré qu'il s'y plaise et le réussisse ... En tout cas je reviendrai plus tard à Modiano et puisque tu me le conseilles, ce sera avec Dora Bruder ;)
SupprimerTu analyses très bien ce que l'on peut ressentir en lisant ce livre; J'ai été moi aussi très sensible à cette atmosphère, cette quête nostalgique, ces rues de Paris qui révèlent les couches successives du passé... mais tout semble se diluer et ne pas aboutir (et c'est vrai que c'est le propre du souvenir)! Si tu essaies de reconstituer ton passé, tu n'auras que des bribes, rien de sûr, rien de suivi! Du point de vue du lecteur, c'est parfois frustrant!
RépondreSupprimerMais dis-moi ton analyse est tout aussi pointue ^^ C'est vrai que pour lui cela a certainement un sens que nous, lecteurs, percevons plus difficilement ... En tout cas il a su retranscrire à merveille le sentiment qui accompagne me souvenir et la mémoire et c'est tout à son honneur !
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