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mardi 31 mai 2011

Chapitre 20. Un ptit tour au Liban...

Je poste ici mon billet sur La maison sans racines d'Andrée CHEDID en rapport avec ma participation au Blogoclub qui avait pour thème de rendre hommage aux oeuvres d'Andrée CHEDID.


On nous a demandé de choisir un livre. N'importe lequel. Soit ! J'ai choisi celui-ci pour deux raisons :
1) je ne voulais pas choisir un poème, je déteste ça (bien que je respecte - non, j'admire ! - ceux qui aiment ça)
2) le titre m'a tout de suite attiré.
Une troisième raison, implicite, c'est que c'était le seul bouquin d'elle dans la librairie et qui ne soit pas un poème. Mais ça je ne l'ai su que lorsque la vendeuse a voulu rajouter son grain de sel "Le soleil délivré c'est vraiment mon préféré, vous devriez le lire ... ah bin non on l'a pas c'est bête !".


Bref. Pour faire simple, j'ai vraiment apprécié cette lecture. Je ne connaissais aucune de ses oeuvres et je dois dire que je redoutais quelque peu un style pompeux. Bien au contraire j'ai été agréablement surprise de découvrir une écriture simple mais poignante, riche en émotions et colorée. Je n'ai eu aucune difficulté à me plonger dans le monde de Kalya et Sybil. 
Sybil, 12 ans, et Kalya, sa grand-mère, se sont donné rendez-vous pour la première fois au Liban. L'une vit aux Etats-Unis, l'autre à Paris. Elles ne se sont jamais rencontrées et elles choisissent de le faire dans le pays de leurs racines. Des vacances qu'elles préparent depuis des mois. L'occasion de rencontrer les aïeux, la ville et ses coutumes, les personnages insolites qu'on y croise, comme Aziz, le bazardiste d'en face. Egalement une occasion pour Kalya de revenir sur les traces de son passé, de se souvenir, comme Sybil, des étés passés avec sa propre grand-mère, Nouza, dans le luxe et l'insouciance : deux histoires parallèles, à la fois semblables et tellement différentes. Tout cela dans un pays magnifique, libre, aimé par son peuple et chéri par ses patriotes. Malheureusement, un matin d'août 1975, un drame survient. Un mal qui dormait et que seul les plus attachés à ce pays ont su déceler explose. Le liban est en pleinde mutation en cette année 1975, au bord du basculement. La guerre civile éclate, des violences apparaissent, qui concernent aussi bien le déchirement des communautés que les familles elles-mêmes. C'est la confrontation de la douceur des souvenirs à une réalité d'angoisse, vision d'une terre à travers les sentiments d'appartenance. Sybil et Kalya ne peuvent plus retourner en sécurité dans leur pays, l'aérodrome a fermé ses portes. Et puis un jour, un membre de la famille, Myriam, a rendez-vous avec Ammal, une amie, afin de symboliser la paix. Et puis sur la place, quelqu'un est abattu. Kalya va à leur rencontre. Sybil arrive derrière elle. Un deuxième coup de feu. Cette fois c'est Sybil qui tombe.


Un très beau roman, facile à lire tout en étant profond et puissant, qui fait émerger des sentiments à foison. Un mélange générationnel intense, un subtil ballet entre passé et présent qui nous permet de comprendre les personnages, de les aimer, de les imaginer hier pour mieux les voir évoluer aujourd’hui. La fin est douloureusement triste, on espère jusqu’au bout qu’il n’en sera rien mais au fond de soi, on sait déjà qu’on n’en sortira pas indemne. Merveilleux moment lecture.

Mon passage préféré : la mort de Sybil
Pourquoi ? Un mélange de beauté et de tristesse intense.

Elle [Sybil] s'élança sur le terre-plein.
Clouée sur place, Kalya ne pouvait que la regarder accourir.

L'enfant fendait l'air, couronnée par la gerbe étincelante de ses cheveux.
Elle courait pieds nus, l'écharpe faillit la faire trébucher. Elle s'en dégagea d'un bond et redoubla de vitesse.
La longue chevelure, déployant autour d'elle sa masse flexible et claire, évoquait le chaume, les épis, le printemps.
Sybil filait à toute allure. Filait plus vite encore.
Par instants, on aurait dit qu'elle planait ; que ses pieds ne toucheraient plus jamais le sol.

Derrière elle, Slimane s'était mis en mouvement.
Il était trop tard pour rappeler la fillette, la ramener dans l'immeuble. Le danger avait disparu, l'aube balayait tous les recoins de la Place.
L'enfant cria encore :
- Je viens, j'arrive !
Kalya avait mis un genou à terre et se tenait immobile pour la recevoir dans ses bras écartés.
[...]
Mario crie vers l'un, vers l'autre. L'ont-ils entendu ? Ils n'ont d'yeux que pour la fillette qui s'élance à toutes jambes.
L'image le captive à son tour. Mario prend un tel plaisir à regarder cette belle enfant, à admirer ses grandes enjambées, la légèreté de ses bras, l'élan de tout son corps, le flux de sa chevelure qu'il n'entend pas pas le sifflement assourdi de a balle. Celle-ci, en pleine course, vient de la frapper entre les omoplates.
Sybil fonce toujours comme si elle non plus ne s'en était pas aperçue.
Elle court. Elle continue d'avancer durant quelques secondes. Puis elle s'abat. D'un seul coup.


PS : avez-vous aussi remarqué que l'éditeur s'est trompé sur la quatrième de couverture ? Il a appelé l'héroïne Kayla et non Kalya ;)




4 commentaires:

  1. Très tentant ce titre ! Je crois que tu es la seule à l'avoir choisi. Tu as fait un bon choix visiblement.

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  2. Des divers blogs que j'ai parcouru je crois bien que je suis effectivement la seule à l'avoir choisi ... et je ne regrette pas ;) Du coup, je pense m'inspirer des autres lectures du Blogoclub pour mettre quelques titres de Chedid sur ma PAL !En tout cas, le thème était vraiment bien choisi, merci de m'avoir fait découvrir ^^

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