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Bonne lecture ;)



 
31/01/2015   Le trésor de mon grand-père
28/01/2015   Vivre après la souffrance
22/01/2015   Arbre d'amour
11/06/2014   Expression mathématique
30/05/2014   Lettre perdue
29/05/2014   Vacances nudistes
25/05/2014   Homosexualité
11/09/2011    Un papa
08/08/2011   Les rêves d'Émilie  
06/08/2011   Voyage en mer (suite)
30/07/2011   Concerto
15/07/2011   Voyage en mer
24/06/2011   Zire, dealer et assassin
06/06/2011   L'affaire du siècle
03/06/2011   Un amour

Voici un exercice irrégulier réalisé en mai 2011 :


Cinq mots par jour pour écrire un paragraphe et cinq jours pour écrire toute une histoire avec ces cinq paragraphes. Imaginé par Gwen.
LUNDI : sportif – héros – bouquin – escapade – malaise
MARDI : guirlande – absence – naval – thé vert – gomme
MERCREDI : dragon – atelier– estomac– antique – fable
JEUDI : inachevé– étiquette– immédiat– odyssée – coeur
VENDREDI : finances – exercice– indien– filet– sphère


Je déteste la chaleur. Je commence vraiment à en vouloir à Mathieu de m’avoir convaincue de partir en vacances dans le Sud. Sur le bas-relief qui s’élève devant moi je peux lire « Fresque représentant Hercule, héros de la Grèce Antique, devant les Écuries d’Augias. ».
L’histoire, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.
Une escapade en Corse, tu parles ! Comme si je ne me doutais pas qu’on passerait notre temps à parcourir des musées plus poussiéreux les uns que les autres et à crapahuter dans les collines surplombant la Méditerranée en grand sportif qu’il est.
- Regarde Sarah, j’ai trouvé un super bouquin sur les pièces de monnaie en bronze sous Caligula.
- Formidable ! Dis-moi, tu en as encore pour longtemps ?
Evidemment, il avait déjà eu le temps de s’éclipser vers des horizons plus attrayants, m’oubliant derrière lui.
J’aperçois dans le hall principal une hôtesse d’accueil derrière un guichet en bois massif. Je me dirige vers elle avec la sensation de peser le double de mon poids à chaque pas.
- Excusez-moi, où pourrais-je trouver de l’eau ? Je sens que si je ne me rafraîchi pas rapidement, je vais faire un malaise !

- Désolée, me répond la femme. Il y a un café sur la place du village. Nous n’avons pas de stand à boissons ici.
Un rapide coup d’œil dans le hall me suffit à comprendre que Mathieu s’est évaporé dans la nature. Tant pis, il me rejoindra plus tard.
Je m’assois quelques minutes plus tard à la terrasse du café. Le serveur me recommande une boisson chaude pour annihiler les effets de la chaleur.
- Un thé vert, s’il vous plaît.
Lorsque mon thé arrive, je vois Mathieu débouler vers moi :
- Mais tu étais où ? Je t’ai cherchée … ton absence m’inquiétait !
Je l’observe du coin de l’œil. Il joue avec une gomme à mâcher tout en inspectant avec attention un plan de la région. Finalement,  je suis tout de même heureuse d’être avec lui. De l’autre côté de la rue se tient une petite boutique de souvenirs. Je songe à ma grand-mère qui a longtemps vécu en Corse.  J'aperçois des guirlandes de cartes postales alignées et me dirige vers celles-ci. Mathieu ne s’est pas aperçu de mon départ et je l’entends derrière moi :
- Oh t’as vu, il y une base navale tout près ! Ça pourrait être pas mal …

J’évite soigneusement les tâches de soleil sur le sol en marchant à l’ombre des platanes. Une légère brise tiède mes parcourt les épaules et m’extirpe un frisson. Je souris du coin des lèvres ce petit plaisir éphémère. Devant le stand de cartes postales, je me trémousse comme une enfant de cinq ans devant un étalage de bonbons. J’aime passer du temps à choisir des cartes. Je m’imagine les mots que je vais y écrire pour chaque personne, inventant un monde différent selon le destinataire.
Deux petits garçons déboulent soudainement derrière moi en criant. Ils tiennent tous deux un bâton à la main, l’un deux porte un T-shirt délavé avec un dragon rougeoyant surmonté de l’inscription I love Fantasy !. La commerçante les semonce d’aller jouer ailleurs :
- Mon atelier n’est pas un bac à sable ! Fichez-moi le camp où vous allez tâter de mon balai !
Tout en me dirigeant vers la caisse, je les regarde partir, plus effrontés qu’effrayés.
- Bonjour ! Je prends ces cartes.
Pendant qu’elle s’affaire, j’observe attentivement sa boutique. Je n’y avais pas prêté attention au premier abord. Elle a quelque chose de mystérieux, d’éclectique mais en même temps d’antique. Tout au fond, j’aperçois un lourd rideau de velours défraîchi criblé d’un œil jaune. Ma curiosité est piquée. Je demande, hésitante :
- Qu’y a-t-il derrière ce rideau ?
Un silence s’installe, un silence pesant, oppressant. Elle me scrute du regard, abandonnant ses activités. Je sens mon estomac se contracter.
- Croyez-vous aux prédictions ?
- Ce ne sont que des fables pour attirer des nigauds mal avertis !

- Il est vrai que l’on peut mettre cette étiquette sur bon nombre de diseuses de bonnes aventures malhonnêtes … Mais il s’agit de l’avenir derrière ce rideau. Souhaitez-vous le connaître ? N’avez-vous pas envie au plus profond de vous de savoir ce qui arrivera … ?
- Ce n’est jamais bon de connaître son avenir, vous ne croyez-pas ?
La vendeuse me fixe sans rien dire. D’un coup sec, elle pivote et se dirige vers le rideau qu’elle écarte du plat de la main. Je jette un coup d’œil rapide derrière moi, vérifiant que Mathieu soit toujours assis à la terrasse du café. Je l’aperçois discutant avec des touristes. Mon absence ne semble pas l’avoir alerté. Je me dis que dans l’immédiat, j’ai le temps de franchir le rideau sans inquiéter qui que ce soit.
Je sens mon cœur battre la chamade comme jamais. Une vieille aux cheveux blanc détachés se tient sur un tabouret de fortune dans une pièce minuscule remplie d’étagères en bois, recouvertes d’objets en tous genres et de tas de papier défraîchi. La vue de cette voyante me laisse perplexe. Je m’étais attendue à trouver une gitane avec de l’embonpoint drapée dans des châles et transpirant un xérès bon marché. Au lieu de cela, je découvre une bonne femme très frêle, complètement courbée et attifée d’une paire de lunettes à verres ronds épais. Tandis que j’entre elle soulève un sourcil du Scrabble sur lequel elle se penche. Elle ne m’accorde pas plus d’une seconde et elle retourne à la réflexion intense à laquelle elle s’adonnait avant que je pénètre dans le cagibi.
- Asseyez-vous, m’ordonne-t-elle. Sceptique n’est-ce pas ?
- Euh …
- Ce n’est pas la peine de mentir, ça se voit comme le nez au milieu de la figure … ou du moins à la façon dont vous me regardez !
Elle laisse sa partie de jeu inachevée et se concentre à nouveau sur moi.
- Je ne suis pas de celles qui vous conteront de belles et extravagantes odyssées. Je peux vous dire ce qu’il se produira dans votre avenir proche. Si cela vous intéresse bien sûr …
La vendeuse toujours dans le cagibi, à présent assise sur un tabouret semblable à celui de la voyante, esquisse un sourire complice à sa voisine. Je me dis pour moi-même que je n’ai rien à perdre et que de toute manière, je ne crois pas à ces balivernes. La vieille continue de me fixer. Je demande, quelque peu ironique :
- Vous n’utilisez pas de boules, de cartes ou un truc de ce genre normalement ?
- Je n’ai pas besoin de jouets pour savoir qu’une explosion se produira.
- Une explosion ?
- Mathieu aura beaucoup de chagrin après votre perte.
- Ma perte ? Vous connaissez Mathieu ?
- Il vous aime beaucoup malgré vos travers. Il ne partira pas de Corse. Il voudra restez près de vous.
- Mais euh …
- Il y aura d’abord un restaurant.  Puis des billes.
J’éclate soudainement de rire. Un rire nerveux. Stop, je ne veux pas en entendre davantage, c’est grotesque. Je sors avec précipitation de la pièce étouffante. Le soleil m’éblouit lorsque j’ouvre le rideau de velours.

Je sens mes jambes trembler et la tête me tourner. J’ai la sensation d’avoir franchi la porte d’une sphère nébuleuse l’espace d’un moment. Cette entrevue me paraît tellement surréaliste. Je m’accoude contre un présentoir pour reprendre mes esprits et me calmer. Je fais le vide dans ma tête et me persuade que ce ne sont que des histoires de charlatans qui essaient de prendre dans leur filet le premier venu.
- Foutaises ! Je n’ai rien payé en plus !
Une fois mon assurance retrouvée, je me dirige d’un pas ferme vers Mathieu, tranquillement assis à la terrasse, un Perrier citron à la main.
- Ah ma chérie ! C’est bon tu as acheté des souvenirs ? J’espère que tu as pensé à ma nièce … elle va m’étriper si on ne lui ramène pas une babiole !
- Quelle heure est-il ?
- 18h30.
- Et si on rentrait ?
- Bonne idée. J’ai bien envie de prendre une douche ! Bouge pas, je vais régler la note.
En même temps que l’on se rend à la location de vélos pour retourner dans le village où nous séjournons, Mathieu me raconte des anecdotes à propos de certaines divinités antiques. Je le regarde avec attention. Il est passionné, c’est une des premières choses qui m’a plu chez lui. Je ne l’écoute que d’une oreille distraite, me concentrant davantage sur les traits de son visage. J’aime me prêter à cet exercice minutieux consistant à déceler ses muscles sous la peau, une ride qui prend doucement naissance dans un coin, un grain de beauté qui n’était pas là il y a quelques jours encore … Et cela d’autant plus que son travail me vole mon amoureux un soir sur deux. Il y a certes des avantages à travailler dans le monde des finances – le salaire par exemple – mais le principal inconvénient c’est de vivre avec une personne absente la plupart du temps.
- Aïe !
Mathieu m’a rattrapée de justesse. Si j’avais regardé où je mettais les pieds au lieu de regarder mon bellâtre, j’aurais vu le nid de poule avant de me fouler la cheville.
- Assied-toi là. Ne bouge pas je vais demander de la glace.
L’incident venait de se produire devant la terrasse d’un restaurant indien au bord de la plage. Je prends place tout en me cramponnant la cheville. Je crois qu’il y a plus de peur que de mal. La douleur n’est que passagère.
« Bip bip ! » Le portable de Mathieu sonne. Je jette un coup d’œil vers le restaurant. Personne. Je regarde l’écran. C’est Marine, ma meilleure amie. Je m’inquiète, pourquoi appelle-t-elle ? Je décroche aussitôt mais avant d’avoir eu le temps de parler, j’entends :
- Salut mon Lapin d’amour ! Oh comme tu me manques ! Alors elles sont comment ces vacances ?
A cet instant précis, il n’y a plus rien. Rien sauf un vide intense dans ma poitrine. Un vide démesuré dans ma tête. J’ai mal, terriblement mal. Mon regard se perd doucement dans l’horizon. Je ne pense plus. Je sens le vent sur mes bras dénudés. Je sens l’air iodé qui s’engouffre dans mes poumons. La clarté du soleil couchant inonde mes yeux. Une larme tiède roule sur ma joue et vient s’écraser à la commissure de mes lèvres. Un petit goût de sel envahit ma bouche.
Un éclat de rire me tire de ma torpeur. Je tourne la tête. Il y a deux filles. Elles n’ont pas plus de dix ans et elles jouent avec des billes.

15 commentaires:

  1. C'est ma ptite soeur qui m'a servie d'inspiration ;) Par contre, suis pas toute à fait sûre de pouvoir placer "morphing" tel quel dans ma phrase ... meuh bon ^^ Merci Aymeline ^^

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  2. J'avais déjà laissé un commentaire chez Gwen sur ton texte à 5 paragraphes, je l'avais trouvé excellent et là tu confirmes !! Bravo !! Je ne l'ai sorti qu'hier après-midi (première fois que je n'ai pas pu être dans les temps !). Pas évident de se renouveler toutes les semaines... (en préparant d'autres billets et en lisant) mais tu débordes d'imagination, ça devrait être une promenade de santé pour toi !! :D

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  3. Merci Asphodèle tu es adorable ^^ J'ai cherché hier si tu avais participé chez Gwen ... mais non :( Bah, une autre fois ;)
    En tout tu as bien raison, j'adore ces ateliers, c'est que du plaisir !!

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  4. Bah tu vois à l'heure que je viens lire le texte sur la palissade ?? Ce n'est pas les idées qui m'ont fait défaut pour une fois, mais bien le temps !! Pas une minute à moi !! Dommage... Tu ne manques pas d'imagination en tout cas, très bien vu !! On verra la semaine prochaine, j'espère être moins bousculée mais bon... ;) Continue comme ça !!^^

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  5. Quel cauchemar ! J'espère que son véritable entretien se passera mieux ;)

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  6. En lisant, je me disais, pourvu qu'elle rêve !

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  7. En réalité, il s'agit de mon entretien mais le cauchemar ne m'est pas encore arrivé et j'espère qu'il continuera de se tenir à distance ;)

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  8. Au moment où l'odeur pestilentielle se dégage, j'ai commencé à soupçonner un rêve, voire un cauchemar! Très étranges cette pièce pleine de portes et ce miroir qu'on imagine sans tain... Certaines procédures de recrutement sont tellement bizarres qu'on y croit... presque jusqu'au bout! ;-)

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  9. je n'ai pas pu m'empêcher de passer, (exceptionnellement et masquée) ! Ta chute est très drôle même si j'avais deviné qu'Alice n'était pas au Pays des Merveilles mais dans un cauchemar !! Attention à la concordance des temps, Mademoiselle !! (Sous morphine mais j'ai l'oeil hein ?)!! "elle se dirigea" alors que le début est au présent !! Pas grave, c'est une toute petite coquille, je rigole !!^^

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  10. C'est vrai que parfois les méthodes de recrutement sont vraiment tirées par les cheveux ! C'est limite s'ils n'embauchent pas un psychanalyste pour décoder ton comportement !

    Oh oh, Asphodèle, qui a dit Madame Asphodèle rode ?? Contente que tu sois passée ^^ Et tu as tout à fait raison, au début, tout le texte était au passé et à la dernière minute j'ai tout modifié mais même en relisant, y en a qui passent à la trappe ! Tu as l'oeil, je vois que tes facultés sont encore très aiguisées !! T'es sûre que t'es pas un agent secret de la CIA en mission de reconnaissance ?? ;)

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  11. Ah ah je n'avais pas vu ta réponse ! Evidemment avec le système Blogger, déjà en laisser un c'est... voilà mais je ne trouve pas tes derniers écrits (dédir d'histoires 36) ?? Pas pratique cette page : il va te falloir trouver un autre système !! Tu gardes la page pour archiver tes billets avec le lien vers le texte et tu laisses le texte le jour de sa sortie, non ? Bon tu me mailes pour me dire où je puis le lire, je vais faire des recherches quand même, agent de la CIA, ça se mérite comme titre !!^^

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  12. Oui c'est ça ! Avant je mettais tout sur cette page mais elle commençait à être très longue car elle ne fonctionne pas comme la page principale, tu ajoutes les billets au fur et à mesure sur la page qui n'archive pas ... :( Alors bon, avant de changer de blog, je continue avec ce système bricolé ^^

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  13. je cherche ton texte en >E, plumes de l'été chez Asphodèle !!! Je repars à sa recherche !!! (je suis à l'ouest, sur un télélphone, et très pressée !)

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  14. Oh ma Jeneen ! Tu ne le trouveras pas, je n'ai pas eu le temps entre l'accident, le déménagement et mon boulot dur dur ! Peut-être demain, je suis en congé et l'écriture me manque !!

    PS : oui je sais que c'est pas évident par téléphone, c'est pour ça que j'ai abandonné cette option :D

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