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vendredi 17 juin 2011

Des mots, une histoire - II

Salut les amis !
Vous trouverez ma participation du jour à l'atelier d'Olivia ici !


landau – casser – postillon – balançoire – lancinant – cerise – luminosité – lenticulaire – scruter – frôlement – fromage
Aujourd’hui est un grand jour pour Barbara. Jeune diplômée, elle vient enfin de décrocher un entretien avec le DRH d’un grand groupe de chaîne de restauration. C’est la chance de sa vie, l’occasion de donner une belle impulsion à sa carrière, de s’assurer d’un avenir prospère. Après les notes excellentes obtenues quelques jours plus tôt à la remise des diplômes, c’est tout simplement la cerise sur le gâteau. Rien ne saurait la rendre plus heureuse que de décrocher ce job … mais encore faut-il le décrocher justement ! Voilà trois jours que Barbara n’a pas fermé l’œil et qu’elle tourne en rond chez ses parents, révisant encore un peu ses cours de management avant l’heure fatidique.
Elle se tient là, devant l’enseigne d’un rouge flamboyant, éblouie par la luminosité du soleil. Quelques hommes pressés en costume lui lancent un regard lancinant tandis qu’elle reste bêtement plantée là. Elle reste d’ailleurs plantée tellement longtemps qu’elle ne s’aperçoit pas que l’heure tourne et c’est avec une heure de retard qu’elle se présente à l’accueil, le teint rouge de honte. Après s’être répandue en excuses, Barbara est emmenée dans une salle garnie de canapés en cuir noir avec des tables basses d’un blanc immaculé. La salle est immense, il y a des dizaines, peut-être même des centaines de portes qui s’alignent de toutes parts.
« Monsieur Gaston vous attend. Allez-y. »
Barbara acquiesçe et se dirige vers la première porte, qui est close. Elle se retourne pour demander de quelle porte il s’agit mais l’hôtesse d’accueil a disparu. Elle sent son estomac se tordre dans tous les sens mais parvient à garder son calme. Elle se met à scruter la pièce immense et se dirige vers la porte suivante. Elle n’a pas remarqué en arrivant dans la pièce le grand miroir qui se tient au milieu et aperçoit à la volée son profil. Elle s’arrête net et s’approche. Elle est horrifiée de découvrir que son visage est en proie à une irruption cutanée : un amoncellement de tâches lenticulaires de couleur rouge vif recouvrent sa figure. Elle veut mettre du fond de teint pour couvrir du mieux possible ce qui peut l’être mais elle s’aperçoit à grands regrets qu’elle a du oublier son sac à main à la réception car elle ne l’a plus avec elle. Ne sachant malheureusement plus par quelle porte elle est entrée elle continue à actionner la poignée de chacune d’elles, jusqu’à trouver une serrure ouverte. En ouvrant la porte, elle découvre une balançoire, un parc de jeux, une table à langer et un landau dans lequel se trouve un bébé qui pleure. Ne pouvant décemment pas le laisser là, elle le prend dans ses bras et à ce moment-ci surgit Monsieur Gaston derrière Barbara.
« Ah, Mademoiselle Ficioni, cela fait deux heures que je vous attends. La ponctualité est une des bases de notre métier sachez-le ! »
« P-p-p-ard-d-on. » Barbara sentit l’angoisse monter en elle, les mots restaient coincés dans sa gorge et elle se mettait à envoyer des postillons dans toutes les directions sans qu’aucune raison ne le justifie.
« Excusez-moi, c’est votre enfant ? On vous avait pourtant prévenu que ce n’était tout simplement pas possible pour nous d’embaucher une femme avec un enfant en bas âge ! »
Barbara posa l’enfant dans le landau et s’approcha du chargé du recrutement pour lui serrer la main. Tout en tendant le bras et à sa grande stupéfaction, une odeur nauséabonde se dégagea de son corps, ce qui n’échappa pas à Monsieur Gaston.
« Mon Dieu, je déteste le fromage, c’est une horrible odeur. J’espère que vous comprenez bien que ce n’est pas possible de vous engager. Une odeur tellement pestilentielle, ce n’est pas humain ! »
Et pour couronner le tout, Barbara s’entendit dire presque comme un réflexe « Cool, jpeux m’casser mec ? »
C’en était trop, Barbara aurait voulu mourir. Elle sentit un frôlement à son pied qui la fit sursauter.
Elle était dans son lit, son chat était venu se lover à ses pieds. Elle regarda son réveil. Dans moins de cinq heures, elle avait rendez-vous pour son entretien.



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